Mode éthique #28 – Les Clojo’s

Je continue dans ma série made in et cette fois-ci c’est Chloé qui me parle de sa marque Les Clojo’s et de ses inspirations à la croisée des voyages passionnels et des belles matières.

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Bonjour Chloé peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis une grande aventurière qui vit avec la philosophie de n’avoir aucun regret. Je fonce et suis mon coeur, parfois de façon déraisonnée. Cette façon de vivre m’a conduite aux quatre coins du Monde et me permet d’assouvir ma curiosité et un besoin d’aventure permanent. Alors que je m’apprête à fêter mes 30 ans, j’apprends aussi à ralentir et j’essaie de créer, ici, à Nantes, un cocon, ce qui est une grande étape dans ma vie de nomade.

 

Comment est né ton projet de créer ta marque ?
Je n’arrivais pas à trouver de travail qui m’inspire et me remplisse de joie. Et puis, j’ai ce besoin incessant de liberté. Je crois que l’entrepreneuriat était évident. L’idée des Clojo’s est arrivée de façon très naturelle et inopinée. Un jour, je voyageais dans un bus local au Népal. Le trajet était long, le paysage magnifique. Pour passer le temps, j’ai sorti un carnet de croquis et ai imaginé mon sac à dos de rêve. Je n’étais ni designer, ni dessinatrice. Du moins, à cette époque, je ne le savais pas. C’est juste arrivé.
J’ai trouvé beaucoup de plaisir dans cette idée de créer des accessoires de voyage et j’ai continué.
Aujourd’hui, Les Clojo’s propose une première collection de sept produits, dont des vestes ethniques, un sac à dos, une trousse de toilette, un porte feuille…

 

Où trouves-tu l’inspiration ?
Je trouve mon inspiration en voyage. Il n’y a pas meilleur endroit que le terrain pour imaginer et tester. Je réfléchis aux accessoires qui me permettraient de voyager plus pratique, plus minimaliste.
Et je les rends beaux.
Une partie de mon travail réside dans la recherche de tissus, qui viendront habiller les accessoires et leur apporter une touche personnelle et unique. Là encore, il n’y a qu’en voyage que je peux les trouver. Au détour d’une rue, dans un marché local. J’essaie, à travers mes produits, de raconter une histoire et de promouvoir des savoir-faire.

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Quels ont été tes plus beaux voyages et pourquoi ?
Chaque voyage a ses singularités. Mon premier voyage solo à été marquant évidemment: lorsque j’ai marché, seule, sur la Muraille de Chine, j’ai eu le sentiment d’accomplir quelque chose de grand. La Mongolie à cheval m’a procuré une joie sans précédent. Mes heures de marche à travers le Sahara m’ont permis de faire le point et de faire les premiers pas vers une nouvelle vie. Mes quatre années passées en Inde m’ont profondément changé. J’y ai découvert la spiritualité, la bienveillance, la patience. L’injustice aussi. J’y ai appris à relativiser, à profiter de l’instant présent et à devenir – petit à petit – celle que je suis vraiment.
Les voyages nous permettent de voir que notre réalité n’est pas celle des autres. C’est essentiel pour grandir, développer notre ouverture d’esprit et notre capacité d’adaptation.

 

Peux-tu nous détailler ton processus de fabrication et les matières que tu utilises ?
Je travaille sur deux familles de produits: le prêt à porter et la maroquinerie. En prêt à porter, je propose des vestes avec une coupe très simple, pour faciliter la confection et limiter les coûts. Je chine des tissus au cours de mes voyages. La première collection met l’Inde à l’honneur. Vous retrouverez des tissages de Bombay, de New Delhi,… et je propose également une veste dont le tissu est Français car il m’est important de mettre en avant les savoir-faire Français. Toutes les vestes sont fabriquées à Nantes, dans l’atelier d’une couturière expérimentée, pour favoriser les circuits courts. Chaque modèle est une édition limitée, ce qui lui confère un caractère unique.

En maroquinerie, c’est plus complexe. J’ai d’abord fait des prototypes en Inde. Pour les derniers arrangements, j’ai décidé de travailler avec des artisans de la région ce qui permet d’obtenir une expertise et un niveau de finition plus poussé et maîtrisé.
Dans le futur, je rêve d’une fabrication régionale mais il faut être réaliste, le Made in France coûte cher. Ce n’est que lorsque les prototypes seront terminés que je pourrais déterminer les coûts réels et choisir le lieu de production, en France ou éventuellement, au Portugal.
En ce qui concerne les matériaux, j’utilisais jusqu’à maintenant du cuir tanné en Europe et du coton Canvas fabriqué en France. Mais je fais face aujourd’hui à un dilemme de taille puisque l’utilisation du cuir est très controversée. C’est un matériel que, personnellement, j’aime beaucoup. Il est beau, durable, vivant. Et je suis très sensible au travail des artisans maroquiniers. Mais je suis aussi sensible à l’environnement. J’ai donc décidé de faire l’expérience d’un prototype avec ce que l’on appelle des cuirs vegan, mais il faut savoir que ces nouveaux matériaux ont une durée de vie limitée et leur fabrication n’est pas sans conséquence. Il y a donc encore beaucoup de recherches a effectuer pour peser les pour et contre, prendre position et assumer un choix auquel je serais associé durant toute la durée de vie des Clojo’s.
Je devrais présenter la collection finale début 2018.

 

Ton rapport à la fast fashion ?
Tout comme la mode, le monde change et je veux changer avec lui.
Je porte peu de jugements face aux modes de consommation. J’ai mes convictions, mon éthique et puis il y a la réalité, notre situation personnelle, géographique, nos moyens financiers. Cependant, j’aimerais que les gens puissent être éduqués quant aux différents modes de fabrication. Un prix élevé ne veut pas nécessairement dire que la marque se prend une marge déraisonnable. Un prix faible, par contre, a plus de chance de cacher des failles. Et il faut savoir ce que l’on achète.
Les Clojo’s propose des produits de qualité, renouvelables, modulables, customisables. C’est, à priori, aux antipodes de la consommation de masse et de la fast fashion.

 

Ta meilleure adresse shopping à Nantes ?
Je pourrai vous parler des bonnes adresses shopping de Bombay ou Jodhpur! Je suis arrivée trop récemment à Nantes et passe plus de temps dans les magasins de tissus ou d’arts créatifs! Affaire à suivre donc…

 

Où retrouver tes créations dans les mois à venir ?
Je serais présente dans la boutique Le Lab qui se trouve dans le centre commercial Beaulieu à Nantes (en face de H&M). Il s’agit d’une initiative de la Fondation d’Auteuil qui aide les jeunes entrepreneurs à démarrer leurs activités.
Nous y présenterons nos projets jusqu’à fin février 2018.

Seelapsee - Switzerland© Les Clojo’s 

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