Désenchantée.
Marie Amélie déteste Mylène Farmer aussi elle entonnerait bien le refrain de son tube juste pour crier sa déception.
Hugo lui a donné l’ordre de monter dans ce van, comme si Marie Amélie était une vulgaire miette de pain.
Ses jambes flageolaient, son sourire disparaissait. Il aurait pu la séquestrer, l’abandonner sur les bords du périph, l’emmener au fond d’un bosquet pire l’emmener dans un autre repère de brigands.
Il était si stressé qu’il ne décrochait pas un mot.
M A restait discrète, elle aussi ne la ramenait pas large.
Pour un premier rendez-vous elle avait imaginé une fin meilleure : après le concert, Hugo lui aurait proposé une ballade sur les quais, il l’aurait raccompagné à pied, juste devant sa porte et lui aurait glissé un mot doux sous forme d’un rebus dans la poche de sa veste pour lui faire deviner le lieu de leur un deuxième rencart !
Elle se contenait puis demanda expressément à Hugo de s’arrêter à n’importe quelle station de métro.
S’il n’était pas capable de discuter, de cesser de répandre son stress sur elle, elle préférait rentrer.
Hugo arrêta le van.
Il prit la main de Marie Amélie et s’excusa pour cette fin de soirée ‘minable’.
« Je t’expliquerai tout en détails, mais je préfère te raccompagner. »
M A sortit du van.
« Je vais rentrer seule, merci ».
Il est 1.00 du matin à l’horloge de cuisine de Marie Amélie.
Devant sa tisane, M A ne cesse d’y penser…
Il avait tout pour lui (la barbe, le sourire, l’humour, la peau douce, la musique des battements de son cœur)
Si ça se trouve ce mec n’est qu’un affreux bandit, un charlatan, un escroc pire un dealer de crack ou un vendeur de fausses montres Swatch !
M A entend la sonnerie de son téléphone au fond de son sac.
Un sms.
C’est sûrement lui.
MA prend son sac et le met dans la baignoire.
Voici le réflexe d’une fille qui ne regardera pas son téléphone ce soir…