Portrait GREEN WISH #1 – Claude et Lydia Bourguignon

J’inaugure une rubrique « intra rubrique » qui me tient à coeur.
Des portraits de passionnés qui oeuvrent pour notre planète : des précurseurs, du bon sens, des idées novatrices, des exemples à suivre.
Pour ce premier post je vous présente Claude et Lydia Bourguignon un couple spécialiste du sol, défenseurs engagés d’une agriculture durable.

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Soigneurs de la terre
Voici comment définir Claude et Lydia Bourguignon, visionnaires dans leur démarche de préservation et de protection de la terre fertile et nourricière.
Dans les années 1970, Claude et Lydia Bourguignon ont été parmi les premiers scientifiques à alerter l’autorité publique sur la diminution de matière organique dans les sols.
Ils se sont rencontrés sur les bancs de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) ils ont été ensuite refoulés de l’institut pour leurs idées jugées trop rationnelles et alarmistes… Problème de lobbying ?
Claude et Lydia Bourguignon étaient à l’époque de vrais lanceurs d’alerte qui n’ont hélas pas été écoutés ; ils fonderont ensuite leur propre laboratoire pour mener à bien leurs études des sols.
« Les Bourguignon » comme on se plait à les nommer sont les ennemis premiers de l’agriculture conventionnelle, de l’agriculture hors-sol mais aussi des terres adeptes de pesticides et de la charrue… puisqu’en qualité de biologistes, ils analysent chaque jour leurs ravages.
Un combat mené à deux depuis plus de 40 ans ; ils sont aujourd’hui officiers du mérite agricole ; leur pratique est reconnue et les analyses de sols très demandées aux quatre coins du monde.

« En Europe, il n’y a pas de directive quant à la protection des sols. Elle est pourtant essentielle! Vous ne pouvez pas cultiver des asperges ou du raisin partout. C’est absurde. Vous ne pouvez décemment pas vendre des fraises en janvier… C’est l’industrie qui fournit le consommateur, pas le contraire »
Claude Bourguignon

Le fléau
J’en parlais dans mon premier article greenwish (à relire ici).
C’est ce qui me motive chaque jour à avoir une démarche engagée et réfléchie pour mon fils et ma famille.
Soixante-dix ans d’agriculture industrielle intensive ont épuisé les sols français.
En 6 000 ans d’agriculture l’humanité a désertifié 2 milliards d’hectares de sols agricoles dont 1 milliard au 20 ème siècle, il ne nous reste plus que 2 000m² de terre cultivée par habitant.
Les diktats de la grande consommation, des groupes industriels, la mécanisation, le façonnage des cerveaux dans un mode d’agriculture qui allait revolutionner l’alimentation pour tous et partout…

Fille d’agriculteur, j’ai moi-même vu mon papa se plier aux règles du marché. Il suivait les instructions dictées par l’ingénieur agronome de chez Bonduelle, pulvérisait ses champs régulièrement à coup de Round Up et autre et vidait son pulvérisateur au bout de notre cour…
A cette époque on ignorait beaucoup de choses dont tous ces fameux perturbateurs endocriniens, on avait pas le choix pour gagner sa vie il fallait faire des concessions et suivre à la lettre les consignes pour un avoir un bon rendement par conséquent un bon salaire.
J’ai vu beaucoup de maladies autour de moi, je souffre moi-même de la thyroïde et je suis intimement convaincue que cela provient de là… de cette terre sur laquelle je passais des heures à jouer, un terrain de jeux magnifique, mes meilleurs souvenirs d’enfance certes mais au prix de ma santé.
Les plants étaient malades, les cultures déja flinguées.
On se plaint des intolérances au gluten et autres mais revenons-en aux prémices de la terre et des semences bafouées (relire ici mon post sur les semences).
Ceci explique cela.
Lors de notre voyage au Maroc il y a deux ans les salons agricoles faisaient fureur, ces mêmes salons où Bayer et Monsanto viennent prêcher la bonne parole ; je me souviens de témoignages de touts petits agriculteurs qui voyaient en eux la promesse d’un monde meilleur où ils gagneraient plus de dirhams pour être heureux et vivre mieux…

Le travail des Bourguignon
Claude et Lydia ont créé en 1990 leur propre laboratoire d’analyse de sols Le LAMS-21.
Leur notoriété est vite devenue importante et leur fils Emmanuel (Docteur en sciences en microbiologie et écologie du sol, technicien en œnologie) les a rejoint dans l’aventure.
Le LAMS 21 est un laboratoire d’analyse de sol spécialisé dans l’étude écologique de profil cultural pour restaurer la biodiversité des sols de terroir afin d’améliorer la qualité et la typicité des vins et des denrées agricoles.
La famille Bourguignon trouve ainsi des remèdes pour soigner les terres exsangues.
Un conseil sur la gestion des sols inédit afin d’aider leurs clients à mettre en valeur leur sol de façon durable tout en préservant l’environnement.
Reconnus, médiatisés, appréciés les Bourguignon donnent des conférences dans le monde entier.

Une expertise et un savoir hors norme ; une belle récompense pour voloriser le travail de Claude et Lydia, ces médecins de la terre qui proposent des alternatives indispensables à nos futurs…

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Changer la done
Le sol est vivant, fertile. Revaloriser le compost, l’humus.
Des agricultureurs font aujourd’hui machine arrière pour recréer l’humus cela peut prendre jusqu’une vingtaine d’années.
La permaculture reconnue : une étude scientifique s’est penchée sur la viabilité économique de ce modèle agricole alternatif,  menée de 2011 à 2015 avec la ferme du Bec Hellouin et l’Institut Sylva. Elle montre bien que ce modèle est économiquement viable. L’Institut national de la recherche agronomique (INRA) a validé la permaculture comme une activité rentable.

Ce qui me plait et me motive c’est que même chez moi dans le nord où la terre est condamnée je vois des mouvements se créer comme les Incroyables comestibles.
Sans oublier Fermes d’avenir et tous ceux qui se battent pour cultiver un sol sain avec des techniques parfois anciennes semeuses d’espoir…

Leur dernier ouvrage
Paru en mars 2017 chez Actes Sud.

couverture

Pour aller plus loin

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