Hélène Vincent est d’une justesse incroyable.
Je croise les doigts pour que ce soir, ce soit elle qui monte sur la scène du Châtelet pour récupérer le César de la meilleure actrice.
Elle occupe tout l’espace de la scène du théâtre du petit St Martin.
Bien que minimalistes, le décor et les lumières mettent en exergue cette femme fatiguée. A chaque nouveau jeu de lumières on assiste à un nouvel épisode de la vie d’Ita.
Nous sommes le 12 décembre 1942. A 67 ans Ita, juive ukrainienne est seule dans son appartement parisien. D’Odessa à la rue du Petit Musc, elle a déjà vu tant de choses.
Elle commence son monologue comme si elle lisait le livre de sa vie. De son arrivée à Marseille en bateau à son 1er voyage en train pour rejoindre la capitale. De son mariage heureux avec Salomon et ses trois enfants…
De son mari volontaire dans la légion étrangère pendant la première guerre mondiale qui fut gazé, à la fuite de ses enfants vers la France libre.
Dans ce monologue rythmé, Hélène Vincent raconte les anecdotes de la vie d’Ita jusqu’à son départ forcé dans un train vers les camps. Elle passe ainsi du rire au larme, de l’excitation à la peur.
Lorsqu’elle finit la lecture de sa vie, on boit ses paroles jusqu’à la dernière syllabe. L’émotion est bien présente. On la regarde refermer le livret de la vie d’Ita. Mon cœur bat soudain plus fort.
Hélène reviendra quatre fois sous nos applaudissements. On sort du théâtre un peu abasourdi, on ne peut s’empêcher de repenser à l’histoire d’Ita, témoin parmi tant d’autres de la cruauté de cette période de notre histoire.
Au Théâtre du Petit Saint-Martin jusqu’au 14 avril 2013, du mardi au samedi à 19h, le dimanche à 15h.