Il y a Eric Cantonna et Lorant Deutsch.
Ou Les Laurel et Hardy du théatre Marigny…
Je pourrais vous le faire avé l’accent de Marseille mais Eric Cantonna c’est d’abord la prestance, je suis allée voir cette pièce pour lui, curieuse de le voir drivé par son épouse dans un huit clos intimiste qui est loin d’être ennuyeux.
Le décor est impressionnant : des décombres, de vieilles pierres et des néons qui se balancent et vous plongent tout de suite dans l’histoire.
Les deux hommes sont là ; rescapés d’un pseudo éboulement avec pour point commun un supermarché, ce genre de supermarché qui rassasit les acheteurs en tout genre et effraie les employés de ce théâtre de la grande consommation.
Il y a donc Max (Eric), le comptable père de famille et stricte comme son costume et Lubin (Lorant) le pompiste. Lorant Deutsch fait très bien son Lorant Deutsch, le genre de petit mec qui a encore des étoiles plein les yeux et n’a qu’un objectif : séduire la 14 enfin plutot la caissière de la caisse numéro 14.
Tous deux prisonniers des décombres ils apprennent paisiblement à se connaître et se reconnaître et à envisager quel serait leur paradis si jamais ils sortaient de ces décombres et gagnaient au loto… Un hôtel face à la mer ? Acheter une ville ?
On se laisse porter par le dialogue, les légers rebondissements et la mise en scène bien maitrisée.
Pour Lubin, l’avenir se joue dehors dans sa quête amoureuse pour la 14 et pour Max, quand est-il ?
Vous le saurez en allant vite voir la pièce qui se joue jusqu’au 8 mai au théâtre Marigny.
Ps : si comme Lubin et Max vous travaillez dans un super ou hypermarché, je vous donne un filon pour éblouir la fille que vous aimez.
Vous attendez la fermeture du magasin et pendant la pause du vigile, vous allez chercher votre belle et vous l’emmenez au rayon décor, là ou une jolie table vous atttend avec le meilleur millésime pris au rayon vin, le meilleur fois gras dérobé au rayon charcuterie et les bougies et les assiettes shoppées au rayon décor elles aussi.
Vous avez allumé la chaine Hifi du rayon son juste à côté et vous avez pris le temps de prendre un noeud papillon au rayon vêtements…
Rêver un peu, ça ne fait pas de mal non ?
© Pascal Victor/ArtCOmArt