Hier soir je me suis rendue à la dernière représentation de la pièce jouée par le duo Gaspard Proust et Stéphane Guillon avant que celle-ci ne soit reprise par Elie Semoun et Jean Paul Rouve au mois de novembre. Cette pièce est adaptée du chef-d’œuvre de Kathrine Kressmann Taylor, publié aux États-Unis en 1938.
Je souhaitais vraiment aller les applaudir car je les trouve mille fois plus crédibles que les autres tandems. Crédibles pour interpréter cette correspondance si délicate et si dure ; crédibles pour faire évoluer leur échange et leur amitié sur cette scène minimaliste entre deux continents, deux ambiances, deux contextes.
Gaspard Proust joue Max, un juif qui vit à San Francisco qui écrit à son meilleur ami Martin (Stéphane Guillon), riche allemand au style dandy.
Ce dernier associé de la galerie d’art de Max, s’installe à Munich avec sa jolie famille dans une Allemagne de 1933 qui commence à voir naître un nazisme pervers.
En l’espace de quelques mois Martin va s’allier à ce mouvement, on voit ainsi à quelle vitesse le « Führer » a embobiné des milliers d’esprits. Devant ces changements d’attitudes et de croyances, Max est désolé. Il perd ainsi son ami le plus cher et leur échange épistolaire est de plus en plus corrompu.
L’idéologie fasciste transforme Martin en une toute autre personne. La fin de la pièce est tragique, un mélange de trahison et de déraison de la part de ces deux amis pourtant fidèles.
Cela me donne envie de lire la nouvelle pour bien capter chaque détail et revenir sur ces écrits qui, bien interprétés sur la scène du théâtre Antoine en disent long sur l’atrocité à cette période de l’histoire, de notre histoire…
Au théâtre Antoine jusque novembre 2012
Je n’ai pas couru voir le duo, peut être car avant de lire ton article, j’ai entendu des critiques assez peu élogieuses. Pourtant j’aime les deux humoristes, avec une nette préférence pour Proust, tout de même. Avec Elie et JP Rouve, je trouverais ça moins crédible aussi !